La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
To the east, to the east, the road beneath my feet. To the west, to
the west, I haven’t got there yet. To the north, to the north, never to
be caught. To the south, to the south, my time is running out.
Ever
since my childhood I’ve been scared, I’ve been afraid, of being trapped
by circumstance, of staying in one place, and so I always keep a small
bag full of clothes carefully stored, somewhere secret, somewhere safe,
somewhere close to the door. Well I’ve travelled many countries, washed
my feet in many seas, I’ve drank with grifters in Vienna and with punks
in old DC, and I’ve driven across deserts, driven by the irony that only
being shackled to the road could ever I be free. I’ve felt old before
my time but now I keep the age away by burning up the miles and by
filling up my days. And the nights, a thousand nights I’ve played, a
thousand more to go, before I take a breath, and steel myself for the
next one thousand shows. So saddle up your horses and keep your powder
dry, because the truth is you won’t be here long, soon you’re going to
die. So to the heart, to the heart, there’s no time for you to waste,
and you won’t find your precious answers by staying in one place, by
giving up the chase. I face the horizon, everywhere I go. I face the
horizon, the horizon is my home.
Reprendre la route. Ne l'avoir à dire vrai jamais tout à fait lâchée. Avoir, du moins, laissé une part de soi sur les chemins.
Sourire, aimable en société. Réussir, plutôt bien à s'intégrer. Plante en pot, assumant bien son rôle de déco. Coupée, ôtée de la terre et ses racines. - l'image est mauvaise il est vrai, tant la plante est statique et le pot plus pratique ; en témoignent les deux qui m'accompagnent au gré d'emménagements récurrents.
Mais déménager, même souvent n'est pas suffisant. D'ailleurs en arrivant, ne me disais-je pas satisfaite de me poser un moment ? Oh mais la route et l'appel incessant.
Pour tous ces lieux non encore vus, sentis et ouïs, touchés et goutés. Tous ces lieux qu'il reste à découvrir, où il reste à plonger.
Pour la route et le bitume à fouler, à rouler. Pour les kilomètres à faire défiler, les paysages à faire passer. O l'horizon, à contempler et à gagner.
Pour n'être pas, n'être plus embourbée, entravée. Pour ne pas fouler un jour de plus et d'affilée le même pavé. S'évader ? Même pas mais aller.
Immédiatement et souvent. Pour le temps qui file et disparait, le décompte infernal et silencieux. La vie qui bouillonne et la curiosité.
Fille des trains et des chemins. Non point jamais attachée. A la manière des navires au grand mat desquels bat toujours un pavillon, qui reviennent aux ports d'attache, à la maison. Mais ne sont vraiment biens, vraiment eux que toutes voiles déployées. Fille des loués, des meublés. Du temporaire et des amarres -celles qu'il est bon de larguer. Pour aller loin, rester près, n'aller tout à fait nulle part. Pour découvrir et se mouvoir.