Serre-moi (1)
Eclats de vies - Par Gabrielle - mardi 16 juillet 2013 - Lien permanent
Ca prenait la poussière par ici ! Tentons d'y remettre un peu de vie.
Tu me demandais parfois de te serrer dans mes bras, te serrer à en étouffer.
Tu ne le disais pas comme ça mais, enlacés, tes serre-moi, serre-moi avaient valeur d'imprécation. Alors je serais à t'étouffer, jamais tout à fait mais assez pour sentir ton souffle se couper dans un hoquet.
Plus tard, je comprendrai aussi que le hoquet n'était le plus souvent qu'un sanglot contenu, brisé avant l'issue par ton souffle retenu dans mes bras.
J'ignorais, le plus souvent, la raison, la motivation à ces élans qui te poussaient contre moi, t'enfouissaientle visage au creux de mon épaule et de mon cou, murmurant serre moi beaucoup.
Je ne prétends pas avoir toujours compris tous tes états d'esprit notamment les plus critiques. J'essayais d'être là, d'être à tes cotés si tu le souhaitais dans ta panique ou ce qui y semblait. J'en ignorais les raisons, ne comprenais pas souvent tes bribes d'explications.
Pour autant j'avais fait le choix d'être là tant que tu voudrais de moi pour ça.
J'ignore ce que t'apportaient vraiment ces étreintes un peu fortes demandées de la sorte. Tu disais parfois que je t'ancrais, qu'entre mes bras accrochée tu pouvais te laisser aller.
Tu détestais pourtant coller ainsi au cliché, la fille fragile enlacée, princesse inutile ayant besoin d'être protégée. Tu n'y correspondais pas, pas tout à fait. Tu venais puiser parfois dans mes bras, relâcher un temps pour mieux repartir après de l'avant. Qui taxerait de faiblesse les grands navires venant faire escale au port ?
J'aimais l'idée d'être un peu ton port et même si je refusais de dire d'attache, oui tu savais bien avoir ici ta place.
J'avais confiance en toi, tu disais la même chose de moi. Je me disais qu'à partir de là le reste n'importait pas, du moins importait moins.
Bien sur je n'étais pas dupe et me disais bien que l'idéal n'était pas de n'y comprendre rien. Que tu aurais préféré, voire aurait eu besoin de quelqu'un capable de savoir et peut-être même de sentir, ressentir comme tu ressentais, de partager ce qui te blessait, de l'appréhender au moins en fait.
Une ou deux fois je t'avais évoquée cette idée. Tu avais souris en haussant les épaules, amèrement amusée. Tu m'avais dit n'en être pas tout à fait persuadée. Tu disais parfois que deux comme ça, deux comme toi serait tout à la fois miracle et sacrée croix. Tu disais que celui qui comprenait aurait la proximité, la complicité... Mais serait probablement lui aussi trop remué pour contribuer à t'ancrer dans ces moments où il te semblait te noyer.
Commentaires
Fleurs de sang,
Je ne vous connais ,
Sous la peau, sous ta peau
Que lorsque s'ouvre,
Le tranchant d'une blessure...
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J'entrevois le sommet d'une vague
Et parfois aussi son bruit .
Mon souffle a l'inflexion de la nuit,
Et cette nuit carmine,
Je la porte en toi.
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Se suspendre aux nuages,
Est une méprise,
Les couleurs et lavis,
Ne sont intenses
Qu'au fond de toi-même,
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La vie s'y propulse,
De corps à coeur,
Et si tu soupires,
Contre le corps dressé
De l'arbre,
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Pense que ses veines,
Sont semblables aux tiennes,
Et avant que d'une frêle pousse,
Ne se dresse de fières colonnes,
Combien d'années de sève,
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Il faut,
Pour que la colère et la tristesse,
S'apaise et se rassure,
Comme aussi, le temps s'apprivoise,
Et que je me fonde en ton feuillage.
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> Aussi à y disparaître.
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RC - 12 août 2013
Merci pour votre passage et vos mots laissés ici. Une réponse à l'un peut rebondir chez un autre et fonctionner tout aussi bien