Au fond je suis un peu paumé et tu l’as bien deviné. Ne l’aurais-tu fait que je te l’aurais avoué. Mais ne l’aurais-tu fait que tu n’aurais été tout à fait toi, n’est ce pas ? Alors selon les fois je me tais ou bien confirme, de loin en loin, ce que tu ne sais que fort bien.

Et pour le savoir, pour l’avoir lu dans mes mots et mon regard, pour l’avoir su et tendu la main… Tu ignoreras toujours un peu à quel point cela m’a fait du bien.


Je t’aime, c’est certain. Et au-delà de ça, crois moi tu m’aideras. Sans même, peut-être, le vouloir ou t’en rendre compte. Je sais déjà que cela ne te pèsera pas, tant les choses sont simples avec toi.

Les sourires et les mots, la bonté que tu respires et cet intérêt vrai qui souvent font défaut.


D’aucuns diraient que ce sont là des qualités de femme, de mère même. Je ne doute pas que tu feras une mère épatante, que les enfants que tu souhaites auront la chance de grandir dans ton foyer.

Je ne cherche pas de substitut maternel mais gentillesse, amour et attention. Des mots simples pour des traits bien idéaux, s’il faut en croire la plupart. J’ai trouvé cependant, de temps en temps, des hommes et des femmes qui étaient ainsi. Ceux là font partie de ma vie : crois moi, lorsque je les ai croisé, j’ai su qu’il m’en faudrait beaucoup pour les lâcher.

Mais jusque ici, aucun qui ne m’ait dit oui. Aucun chez qui trouver l’envie partagée de marcher main dans la main. Jusqu’à toi. Alors merci.


Je ne sais pas plus, toujours pas où le vent me mènera. Ce que je ferai demain, le mois ou l’an prochain, sans parler d’où cela sera.

Mais je sais, je crois, que cela se fera avec toi. Et cela me suffit déjà.

Je sais, j’ai toujours su que le monde avait beaucoup à offrir. Et, je ne vais pas me mentir, j’en ai bien profité déjà. Cela continuera. Mai avec toi je me sens, plus que jamais, capable de le saisir.

Ce n’est pas qu’une question d’être accompagné. Je ne veux pas vivre mes plans, mes projets, avec toi en soutien, en béquille à mes cotés. C’est bien plus et bien au-delà. C’est marcher, de front main dans la main. C’est te suivre en des endroits, des idées que je n’imagine encore même pas et t’en faire découvrir à ton tour.

C’est frayer ensemble, binôme élégant, duo gagnant où je cesse d’aller boitant. Où l’on cesse, peut-être, de boiter séparément.

Je sais certaines de tes blessures et tes fêlures. Tu te dis heureuse avec moi -et le plus souvent, je l’avoue vraiment, j’ai du mal à comprendre pourquoi. Mais tu dis que je t’apaise et réponds, sans le vouloir, à des questions qui pèsent. Tant mieux. Cela me flatte évidement, me plaît même si j’ignore comment.

Je te réponds volontiers que la réciproque est vraie.


Bon sang ensemble il me semble que l’on pourrait tout conquérir.

Toi à mes cotés, bien sur que je me sens apaisé. Il me suffit parfois de te regarder pour trouver une idée. Pour calmer une question qui s’est faite foret dans mon esprit inquiet.

Pour sourire, simplement, profiter du présent. Pour envisager même de penser à l’avenir.


J’ignore où cela ira, jusqu’où cela durera. J’ignore si nous bâtirons un foyer partagé, si c’est ensemble que nous serons parents et si nous nous accorderons sur un « oui, avec toi ».

Je ne m’inquiète pas, plus, de cela.

J’ignore encore beaucoup de tes projets, des chemins envisagés et s’ils sont fixés. Je crois qu’ils se construisent un peu chaque jour, se font et défont au hasard de tes envies et leurs détours.

Et comme je ne sais pas non plus ce que seront les miens, du moins peut-on essayer qu’ils soient communs.


Je sais que tout peut cesser, que rien n’est jamais acquis. Que tu peux te lasser, qu’un jour il arrivera peut-être où tu seras partie. Que moi aussi, bien qu’incapable de l’envisager aujourd’hui, je pourrais ne plus y trouver mon compte ou mon bonheur, me lasser de ce nous et vouloir chercher autre et ailleurs.


Je n’en accorde que plus de prix à chacun des moments.

Avant toi, j’allais boitant. J’ignore si je ne trébucherai pas à nouveau. Dans le doute, je plonge et je profite. J’expose à ton coté mes ecchymoses et mes ratés : je sais tes mots, tes mains capables de les panser. De me tendre en souriant la perche et le miroir de contes charmants. Ceux qui disent continuent, disent la valeur et le prix que tu portes à ma compagnie. Et donc, sans toujours t’en rendre compte, l’améliorent et l’harmonisent.

J’ignore encore où je vais, où j’irai. Je sais être toujours un peu paumé. Mais auprès de toi ce qui ressort c’est avant tout de n’avoir plus peur. De savoir que l’objectif n’est peut-être pas atteint, pas même visible au loin et largement inconnu.

Mais, quand tu es là, je sais être sur le chemin. Je sais que demain peut venir et sera bien, que j’avancerai le regard haut, aimable et curieux, capable de se poser loin.

Je sais même, te dire à quel point je sais tes capacités à me faire du bien. Je sais qu’un jour, tu pourras partir. Que le duo pourra se défaire et chacun reprendre une autre voie sur le chemin. Que je saignerai ce jour, peut-être plus que jamais. Mais que j’aurai cessé de boiter. Que toi partie, je continuerai d’avancer bien.

Bien sur que je suis paumé et tu le sais bien. Bien sur que ce n’est qu’avec toi que j’ai l’impression, enfin, de décerner une voie, un chemin. Que je peux dire mes incertitudes et le manque criant de signalisation sur les sentiers tortueux de la vie. Que je peux dire à quel point les miens semblent ardus, obscurs et hasardeux.

Et parce que je peux le dire à présent, parce que je confie mes doutes à ton attention. Parce que tu m’offres en retour non pas seulement tes lumières mais bien la certitude que les miennes nous éclairent, qu’il me suffit de le savoir et le voir.

Alors je sais qu’un jour si nos vies doivent diverger, si l’un de nous part et si tu n’es plus à mes cotés. Je sais que ce jour, pour tous tes bienfaits et tout le chemin déjà fait, je sais que je ne perdrai pas la vue. Que je poursuivrai, fort et serein, même blessé -cela est certain- même un moment désorienté.

Mais plus paumé.


Pour tout cela, tu ignores à quel point je te remercie. Savoir que si avant toi je ne vivais pas, à présent c’est bien le cas et après toi je le pourrai.

Pour autant, ne crois pas que cet après soit mon projet ! Non, je n’envisage pas ma vie sans toi -je sais, en dernier recours que si cela doit être cela pourra. Et tout porte à croire que nous marcherons longtemps main dans la main. Tout me porte, de plus, à l’espérer.

Et c’est un autre cadeau que tu as su m’offrir : un chemin partagé dont nul ne semble voir encore la fin.