Suite d'ici

L'agréable autant que le mauvais.
Il se sentait souvent plus heureux, plus enthousiaste pour un rien, émerveillé parfois jusqu'à la naïveté, par des riens du quotidien que nombre ne daignaient même pas remarquer. Pire, s'il lui arrivait de leur pointer du doigt ce qui le faisait sourire ou trépigner, ne voyaient vraiment pas de quoi s'alarmer.Ils ébaucheraient à peine un sourire un peu mécanique où moi riait à gorge déployée ; il sentait la pique où d'autres se sentaient à peine effleurés.

Non pas la peur, la peur pour lui mais l'influence trop souvent de grands soucis auxquels il ne pouvait évidemment rien. Les malheurs du quotidien lui étaient souvent pénibles et broyaient son humeur en laissant remonter regrets et peurs.
Mais qui peut contre la misère et la faim ?
Tout un chacun.

Les vagues qui le submergeaient en ces moments là tenaient de la conscience aiguë de l'horreur épandue sur le monde, amplifiés de l'indifférence au quotidien qui y répondait généralement.
Les lames de fond étaient bien entendu plus personnelles. Egoïstes même. Elles tenaient de ses échecs personnels, d'un égotisme refusant de les accepter. D'une fierté blessée de se sentir bien loin d'humains de qualité auxquels elle estimait appartenir. D'un ego blessé que son support ne ressemble en rien à ce qu'il aurait espéré, estimé mériter. Plus beau, plus fort, plus vif de corps et d'esprit. Ces lacunes en lui, fermement ancrées dans une faiblesse de volonté l’entraînaient à s'y vautrer. Il le déplorait.

Oui c'était bien ce qu'il faisait dans ces moments prostrés. Il déplorait. Déplorait le monde et ses atrocités, les hommes et leur cécité, lui même et ses incapacités.
Il savait bien que cela ne servait à rien. Il plongeait, parfois loin, mais n'en rapportait rien. Qu'une horreur ancrant ses certitudes et des peurs bousculant les hésitations et incompréhensions. Il se détestait plus que jamais, en ces moments délicat. Se retirait pourtant, ou se voyait tiré en lui, regard tourné vers l'intérieur et l'horreur.
Il n'aimait pas ces moments. Evidemment. Ne semblait pourtant rien faire expressément pour y échapper. Se réfugiant, s'enfermant dans un isolement déprimant, fuyant les autres le plus souvent.

Parfois sortait-il pourtant, retrouvait ses amis en souriant. Il savait faire illusion jusqu'à tromper tout à fait presque tout un chacun.
Quelques heures jusqu'au matin. Quelques jours, peut-être bien.